Zero Trust : un modèle de sécurité incontournable ?
Pendant longtemps, les entreprises ont protégé leurs données et ressources sensibles à l’aide d’une sécurité dite « périmétrique », reposant essentiellement sur des pare-feu et des outils réseau traditionnels. Cette méthode consistait à inspecter et authentifier les utilisateurs aux frontières du réseau. Mais l’essor du cloud, du travail à distance et de la transformation numérique a totalement bouleversé ce paradigme.
Des frontières réseau devenues obsolètes
Aujourd’hui, les entreprises se transforment pour répondre à de nouveaux besoins : offrir des expériences numériques modernes à leurs clients tout en soutenant une main-d’œuvre distribuée et connectée depuis n’importe où dans le monde. Cette transition rapide, amplifiée par des événements récents, a poussé des milliers de collaborateurs à se connecter depuis leurs ordinateurs personnels, échappant au périmètre de sécurité classique de l’entreprise.
Résultat ? Les données, les utilisateurs et les ressources sont désormais dispersés, et la connexion sécurisée devient un défi majeur. Sans les infrastructures de sécurité traditionnelles sur site, les environnements domestiques s’avèrent bien plus vulnérables, mettant en péril la sécurité globale de l’organisation.
Des outils fragmentés, une sécurité affaiblie
Autre constat : beaucoup d’organisations fonctionnent encore avec un patchwork de solutions de sécurité mal intégrées. Les équipes passent un temps précieux à gérer des tâches manuelles, sans disposer du contexte nécessaire pour identifier et limiter efficacement les risques. Dans ce contexte, les cyberattaques se multiplient et les régulations s’intensifient. Selon les chiffres, une violation de données coûte en moyenne près de 4 millions de dollars en pertes et amendes.
Zero Trust : un modèle adapté à l’ère du cloud hybride
Dans ce paysage mouvant, l’approche Zero Trust s’impose comme un modèle de sécurité moderne et pertinent. Conçu pour répondre aux exigences d’un environnement cloud hybride piloté par les données, Zero Trust repose sur un principe fondamental : ne jamais faire confiance par défaut, toujours vérifier.
Il assure une protection continue et dynamique des utilisateurs, des données et des systèmes. Chaque requête d’accès est analysée, chaque connexion authentifiée, chaque comportement vérifié. L’objectif : garantir la sécurité de chaque interaction, sans compromis sur la performance.
Cette approche offre également plusieurs bénéfices :
- Réduction du trafic inutile sur les sous-réseaux, améliorant les performances réseau
- Meilleure visibilité pour résoudre les erreurs plus rapidement
- Journalisation et surveillance plus précises grâce à une granularité renforcée
- Détection plus rapide des violations potentielles
Le fonctionnement du modèle Zero Trust
Développée en 2010 par John Kindervag, alors analyste chez Forrester Research, l’architecture Zero Trust considère chaque connexion, chaque point de terminaison comme une menace potentielle, qu’elle vienne de l’extérieur ou de l’intérieur.
Concrètement, une approche Zero Trust permet de :
- Enregistrer et inspecter l’ensemble du trafic
- Restreindre l’accès selon des règles contextuelles
- Authentifier et sécuriser les ressources
Par défaut, les systèmes et les données sont inaccessibles. L’accès est accordé de façon granulaire, selon le principe du moindre privilège, uniquement si toutes les conditions de sécurité sont remplies. Chaque connexion (qu’elle soit utilisateur, application ou machine) est analysée en fonction de multiples sources de contexte : identité, localisation, statut de l’appareil, type de ressource, etc.
Mettre en œuvre une architecture Zero Trust
Adopter Zero Trust ne s’improvise pas. Il s’agit d’un changement stratégique qui exige une coordination étroite entre les équipes de sécurité et les parties prenantes métiers. Pour réussir son implémentation, une organisation doit :
- S’engager à l’échelle globale de l’entreprise
- Répertorier l’ensemble des actifs informatiques et données critiques
- Définir des droits d’accès en fonction des rôles
- Identifier et corriger les vulnérabilités existantes
- Classifier les données pour mettre en œuvre une politique centrée sur l’information
- Segmenter les réseaux pour limiter les mouvements latéraux en cas d’intrusion
- Sécuriser les charges de travail, y compris lors des transitions entre machines virtuelles et environnements cloud


